Reportage
Livres Errants
Ce projet découle d’une incompréhension et d’un besoin de justice.
Lorsque j’étais plus jeune, je ne comprenais pas pourquoi des gens, comme vous et moi, vivaient à la rue. Mon père su correctement et délicatement m’expliquer le mode de vie, si je puis dire, de ces personnes et comment nous pouvions les aider.
Au fil des années et au fur et à mesure que ma pratique se perfectionnait, je décida de joindre mon envie de mettre ces personnes en lumière. Ce fut pour moi une façon de les aider, mais également de leur adresser le respect qu’ils leur est dû.
La principale ligne directrice de ce projet fut d'aller à l'encontre des stéréotypes. Je voulus démontrer l'humanité incroyable de ces hommes et femmes et de rappeler aux mondes leur existence.
Ce travail, m’amena à rencontrer ces personnes que nous pouvons dire en situation d’itinérance. J'ai pu faire des rencontres uniques que je n’oublierais jamais. Chacun de ces sujets avaient des histoires formidables et des enseignements sans égales. Grâce à eux, mon regard sur le monde a changé ainsi que ma personne.
Les prises de vues en plongée rappelle la façon dont nous pouvons les percevoir, marchant devant eux, tandis qu'ils sont assis sur le sol.
Les mains sont l'analogie de leur vie grâce à la symbolique que peuvent avoir les lignes dans la paume de mains, mais aussi la corne, les tatouages, etc. Des mains peuvent en dire beaucoup sur une personne.
Puis un portrait, à la hauteur de leur regard, symbolisant notre égalité humaine ainsi que leur personnalité
En d'autres termes, la première partie représente comment nous les percevons, la deuxième lorsque nous apprenons à les connaître puis la troisième quand nous les connaissons.
Pourquoi “Livres Errants” ?
Tout simplement, car ces personnes, de par leur histoire, leur vie ainsi que leur personnalité sont de vraies livres qui ne demandent qu’à êtres ouverts.
La première partie fut réalisée en France, plus exactement dans les villes de Tour et Paris. Concernant la deuxième partie, elle fut crée lors de mon déménagement à Québec.
Également, soyez conscient qu’il s’agit de personnes qui étaient en situation d’itinérance. Il est tout à fait possible qu’elles ne le soient plus.
Blessures du passé
Émilie m’a approchée pour discuter d’un projet photo qui lui tenait à cœur. Elle m’a expliqué qu’elle souhaitait se reconnecter avec certaines parties de son corps marquées par un accident. Ces parties, qu’elle avait pris l’habitude de cacher pour les protéger, étaient devenues presque étrangères à ses yeux. Avec le temps, elle avait perdu l’habitude de les regarder et, d’une certaine manière, cessé de les accepter.
Ce projet découle de cette démarche personnelle. À travers l’image, elle voulait conserver une trace de ce qu’elle avait traversé, consciente qu’un jour, ses blessures seraient en grande partie guéries. Elle souhaitait aussi sublimer sa main, qu’elle dissimulait jusque-là, et lui redonner de la valeur, une place dans son quotidien.